Fougue et passion
Aux oubliettes la RC 45. Désormais, pour battre Ducati, Honda emploiera les mêmes armes : un V2 ! Et pas n'importe lequel : un concentré de savoir-faire Honda avec une sauce au H.R.C. Ce twin de 999 cm3 se voit doté de
carters en magnésium, d'une injection électronique et d'un système d'admission d'air forcé - Il contribue à lui tout seul à l'identité de la SP-1. Le triangle béant entre les yeux de la moto alimente directement la boite à air par un conduit traversant la colonne de direction. Surprenant ! Et en plus, elle a de la gueule cette VTR. Sa magnifique déco rouge est tout à la gloire du constructeur ailé. Aucun lien avec la version standard qui se veut une bonne sportive de route. Non, la SP-1, c'est du compé-client pur jus. D'ailleurs, à 100 000 Frs le morceau, elle n'est pas destinée aux amateurs. De l'autre coté de l'Atlantique, elle se prénomme RC 51 et maltraite les Ducati de Superbike. En compétition, c'est une arme formidable mais très différente du modèle existant chez le concessionnaire. Car pour devenir la machine à déboulonner les 996 SP, la VTR subit pas mal de modifs et bénéficie d'un copieux (et coûteux) kit H.R.C.
Sur piste, la belle marque le pas face à des concurrentes à la géométrie moins exigeante. Pourtant, la partie-cycle ne fait pas de la figuration : cadre périmétrique en alu et énorme bras oscillant. Non, ça cloche à l'amortissement. Les suspensions trop molles risquent de désunir la moto quand la piste devient sautillante. Pas vraiment dangereux mais très pénalisant au chrono. La machine se jette dans le virage avec une facilité exemplaire sauf si vous la tenez encore sur les freins. Là, la moto est beaucoup plus (trop ?) physique à placer. Le freinage est une pure merveille, aucun reproche à lui faire même si on ne peut en profiter réellement. La fourche peut se régler dans tous les sens mais sa souplesse excessive fait qu'on atteint trop facilement la butée. Sorti de caisse, ce n'est pas vraiment une pistarde.
Sur route, la SP-1 est beaucoup plus jouissive. Son moteur de 138 ch mélange souplesse et puissance avec beaucoup de charme. Il se manifeste à 4 000 trs et envoie furieusement après 5 500 trs. Sa courbe de puissance est moins expressive que celle d'une 996, mais cela est autrement plus énergique que les 4 pattes. Tenue de route impeccable, position d'attaque idéale et boite de vitesses de concert ; on se régale sur les routes serpentines. En fait, la machine ne souffre que si on sert en usage extrême. C'est là que les propos lui donnent un peu de potion magique et qu'elle devient redoutable. Pour preuve, elle a remporté les 24 hrs du Mans à sa première participation - ça cause !
FICHE TECHNIQUE
MOTEUR : bicylindre en V, 4 T, refroidi par eau, double ACT, 4 soupapes par cylindre ; 999 cm3 (100 * 63,6mm) ; 106ch à 9000 tr/mn - 136 ch en Full Power ; 9,1 mkg à 6000 tr/mn boîte 6 v ; transmission secondaire par chaîne.
PARTIE-CYCLE : cadre double poutre alu ; susp.AV fourche téléhydraulique inversée, déb. 130 mm ; susp.AR monoamortisseur , dèb 120 mm ; frein AV 2 disques Ø 320 mm, étriers 4 pistons ; frein AR 1 disque Ø 220 mm, étrier 2 pistons ; roues AV/AR 17"; réservoir 18 L ; poids à sec 200 kg.
LES PLUS :
- Performances et caractère moteur
- Freinage quasi parfait
- Position de conduite pour l'attaque
LES MOINS :
- Position de conduite pour l'attaque
- Consommation
- Protection un peu juste
- Suspensions trop souple à l'attaque
PERFORMANCES :
- Vitesse maxi : 252 km/h
- 400 m DA : 11"
- Conso à 130 km/h : 8,7 L